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Bowie : 5 des meilleurs morceaux de la Trilogie Berlinoise

Dernière mise à jour : 22 sept. 2020

Alors pour ceux qui ne suivent pas, qu’est ce que la Trilogie Berlinoise de David Bowie ? Eh bien, elle est composée des albums Low (1977), "Heroes" (1977) et Lodger (1979). Ce trio porte ce nom car les chansons ont été composées en grande partie dans l’appartement Ouest-Berlinois de Bowie. Mais pas seulement : la plupart des morceaux du premier disque sont enregistrés au château d’Hérouville près de Paris, tandis que Lodger prend sa source en Suisse, à Montreux ! Enfin, tout prend réellement forme en Allemagne, en compagnie du compositeur de génie Brian Eno, du producteur Tony Visconti et d’Iggy Pop dans le rôle du colocataire sympa et fêtard.

En un laps de temps très court, Bowie découvre énormément de formes d’art et de styles musicaux à Berlin, et ça se ressent dans les trois opus. Pop-rock, électro, chants traditionnels africains :l'artiste prouve qu’il est un maître de la musique, peut importe l’univers dans lequel il évolue. On pourrait en parler pendant des heures, mais ce sera pour une autre fois : place au classement !



Sound and vision - Low (1977)



C’est vraiment un excellent morceau, assez funky, relaxant et experimental, qui aurait pu se retrouver sur Station To Station, datant d’une année plus tôt, ou même carrément sortir en 2020 vu comment il sonne toujours frais et moderne. Une parfaite musique à écouter sur une plage avec un cocktail à la main et un coucher de soleil et des dauphins en toile de fond. On peut y apprécier une sorte de ping-pong vocal entre aigu et grave qui rappelle par moment la séquence opéra de Bohemian Rhapsody. D’ailleurs, l’album tout entier virevolte aussi entre deux ambiances : d’abord l’atmosphère sombre, glauque, électronique et glaciale qu’on peut retrouver sur Warszawa par exemple (une chanson incroyable), et puis le côté dansant et entraînant sur Sound And Vision, qu’on retrouve aussi dans...



Breaking Glass - Low (1977)



Un rythme très dansant, qui préfigure ce qu’on retrouvera plus tard dans Scary Monsters (And Super Creeps), par exemple. La guitare agit vraiment comme un complément à la voix de Bowie et ça donne l’impression que la chanson, bien qu’elle soit ultra courte (1:50 seulement !) est parfaitement aboutie. L’effet un peu robotique est vraiment caractéristique de la période. D’ailleurs, si vous voulez tout savoir, l’inspiration du Thin White Duke pour cette chanson n’est rien d’autre que les premiers tubes de rock qu’il entendait à la radio pendant son enfance, dans les années 50. Mais bon, on est quand même loin de Buddy Holly ou de Cliff Richard !



African Night Flight - Lodger (1979)



L’un des morceaux les plus expérimentaux, l’un de ceux qui divisent le plus, mais certainement un des plus intéressant. Certains n’y trouveront que des enchevêtrements de sons et de notes chaotiques (le disque est lui-même des plus éclectiques), mais non. Tout est parfaitement millimétré : la batterie, la basse et la guitare viennent imposer un rythme clair tout du long, sur lequel viennent justement se greffer les effets sonores. En l’écoutant, on a vraiment l’impression d’être un soir de pleine lune, dans la savane ou dans une jungle luxuriante. C’est un morceau qui passerait très bien dans une comédie musicale genre Livre De La Jungle, version électro et speed. Vocalement, on dirait presque qu’il a anticipé le rap : il débite son texte avec une rapidité folle tout en gardant une articulation irréprochable, chose qu'on retrouvera aussi dans l'ultime Blackstar (2016). On a aussi des chants inspirés par l’Afrique (d' le titre, bien vu) qui s’intègrent parfaitement dans la chanson, comme ce que feront les Talking Heads sur Remain In Light, sorti un an plus tard (également produit par Brian Eno, coïncidence ?)



Red Sails - Lodger (1979)



Une intro qui monte, qui monte, et puis la voix de Bowie posée sur une mélodie assez inhabituelle. Ça donne envie de danser et chanter sur un rooftop de Londres. On sent vraiment l’influence des groupes de krautrock allemands, tels que Can ou Neu!, avec ce beat de batterie très reconnaissable et souvent utilisé à l’époque. C’est d’ailleurs ce beat qui domine la chanson et qui lui donne toute son énergie, sa fougue et son originalité. Définitivement un des sommets de Lodger !



"Heroes" - "Heroes" (1977)



Magnifique, indescriptible, un véritable hymne, une perle. Un rythme plutôt lent mais pas du tout lourd, au contraire : malgré les mélancoliques paroles qui font écho au mur déchirant la ville en deux à l’époque, le groove est là et on peut se laisser emporter par les arrangements sophistiqués, une guitare incisive, une basse langoureuse et des notes électroniques qui complètent le tout. Même si la mélodie reste la même tout le long, l’intensité ne fait que d’augmenter. Vers la fin, le tempo s’accélère et David Bowie se met à chanter avec puissance, comme un cri de l’âme, et puis cette phrase : We can be heroes, just for one day. Que d’émotions. Vraiment.


(Photo/Masayoshi Sukita)

 

Si on résume, on peut dire que cette Trilogie Berlinoise est sortie tout droit de la tête d’un des plus grands artistes de tous les temps, et la musique nous transporte chacun à notre manière, chacun à notre rythme. On peut le voir comme un voyage autour de la terre, une exploration de différentes contrées encore inexplorées, tout dépend comment vous interprétez l’œuvre de David Bowie. Le mélange des genres, les paroles, la musique, on continuera d’écouter ça forever and ever.

 

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