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Gainsbourg, trente ans après : cinq de ses plus grandes chansons

Le 2 mars 1991, le monde de la musique est en deuil : Serge Gainsbourg, l'éternel génie provocateur est mort. Pendant près de trente cinq ans, il avait composé quelques unes des meilleures chansons françaises (chansons tout court, même) de tous les temps. Alors, trois décennies après sa disparition, on a choisi cinq des oeuvres qui ont fait de Gainsbourg un artiste majeur.




Je suis venu te dire que je m'en vais

Sur l'album Vu De L'extérieur, 1973

Existe-t-il une meilleure chanson de rupture que celle-là ? En seulement quelques vers inspirés de Verlaine, Je Suis Venu Te Dire Que Je M'en Vais est une vraie déchirure, un poème d'une tristesse absolue dont le côté dramatique est accentué par les pleurs de Jane Birkin qui apparaissent à la fin du morceau. Mais en fait, une rupture n'est pas ce qui a poussé Gainsbourg à écrire le titre : en 1973, il fait un infarctus et frôle la mort, puis reste une semaine à l'hôpital. Persuadé qu'il vit ses dernières heures, il finit la composition de ce qui allait devenir Je Suis Venu Te Dire Que Je M'en Vais comme un dernier adieu à sa femme et ses enfants. La chanson, à la mélodie étonnamment joyeuse, sort dès octobre 1973 et ne cesse pas de nous serrer le coeur depuis.



Bonnie & Clyde

Sur l'album Initials B.B, 1968

"Vous avez lu l'histoire de Jesse James/Comment il vécut, comment il est mort" : c'est sur ces mots que démarre l'épopée de Bonnie & Clyde, l'une des chansons les plus célèbres du duo Serge Gainsbourg/Brigitte Bardot. L'actrice prête sa voix à Bonnie, tandis que Gainsbourg fait du spoken word et raconte l'histoire tumultueuse de ce gang américain des années 20, le tout sur un fond musical très western qui n'a pas pris une ride aujourd'hui. En plus de ça, le clip est complètement culte, et mérite un visionnage. Allez, juste là.



Sorry Angel

Sur l'album Love On The Beat, 1984


Sous ses arrangements 80s kitsch et très marqués, Sorry Angel est une grande chanson : Gainsbourg ne chante pas mais parle d'un amour suicidé, sans doute adressé à Jane Birkin, sur un rythme en trois temps qui semble flotter entouré d'arpèges de guitare délicats, accompagnées de choeurs quasi-bibliques. Le morceau est un symbole de la descente aux enfers du chanteur, puisque le début des années 80 marquent la naissance de Gainsbarre, son espèce de double maléfique accro à l'alcool, mais pas dépourvu de sentiments : lorsqu'il la chante en concert, Gainsbourg est souvent emportés par les émotions, comme ici en 1988. Et puis ce solo de saxophone à la fin...



Ballade de Melody Nelson

Sur l'album Histoire De Melody Nelson, 1971


En fait, toute l'Histoire de Melody Nelson mériterait d'être dans ce classement. Mais si il ne fallait ne retenir qu'un morceau de cet album-concept grandiose, alors ce serait indéniablement la Ballade De Melody Nelson. Gainsbourg introduit avec brio l'histoire de Melody, une jeune fille de quinze ans qui finira par mourir dans un crash d'avion et dont le narrateur est amoureux, le tout sur une orchestration millimétrée faite de violons, lignes de basse galopantes et rythmes de batterie un peu jazz (on sent clairement l'influence que cet album aura sur Alex Turner et les Last Shadow Puppets). Jane Birkin ne dit que quelques mots, mais son accent british imparable rend le tout encore plus mythique. Bref, peut-être le chef-d'oeuvre de Gainsbourg ?



Initials B.B

Sur Initials B.B, 1968

Cette chanson est un patchwork : on y retrouve le premier mouvement de la Symphonie No. 9 de Dvořák, quelques vers des Fleurs Du Mal de Baudelaire, et puis une poignée de phrases du Corbeau d'Edgar Allan Poe en guise d'ouverture, tout cela mélangé pour donner quelque chose de Gainsbourg-esque à souhait. C'est la chanson de la rupture entre Serge et Brigitte Bardot, celle qu'il écrit juste après son départ, et l'intéressée dira d'ailleurs plus tard que c'est "la plus belle déclaration d’amour qu’un homme m’ait jamais fait." Ça veut tout dire. Et si vous n'êtes pas convaincu, écoutez donc les arrangements somptueux du refrain.


 

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