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2020 en 20 albums

2020, millésime de l'année pourrie, mais malgré tout carrément incroyable du point de vue musical. La pandémie a permis la sortie de quelques instant classics, des albums tellement géniaux qu'ils vous feraient presque oublier le monde qui part en vrille, et puis des albums d'une beauté saisissante, des albums tristes, des albums pleins d'espoirs, des albums de jeunes artistes ou de dinosaures de la musique. Bref, si il ne fallait que retenir vingt disques de 2020, et bien on a choisi ceux-là.


 


Jonathan Wilson - Dixie Blur


Country, folk, pop, rock progressif : Jonathan Wilson touche à tout, et c'est d'autant plus vrai sur Dixie Blur. L'américain de 45 ans livre un disque mélancolique et touchant, aux ambiances calmes (la magnifique et saisissante 69 Corvette) ou parfois plus entrainantes (In Heaven Making Love), mais toujours superbement maitrisées. La pop californienne des années 60 prend aussi sa place dans des morceaux comme Fun For The Masses ou Platform, et on se croirait presque dans un ranch du Kansas avec Golden Apples ou la joyeuse So Alive. Ce quatrième disque solo confirme le talent incontestable du musicien, et les versions acoustiques parues sur le 69 Corvette EP sont au moins aussi magiques et réussies.


Nos favoris : 69 Corvette, Korean Tea, So Alive, In Heaven Making Love





Jean-Louis Murat - Baby Love


Après près de quarante ans de carrière, Jean-Louis Murat surprend toujours. Fini les sonorités électro qui peuplaient ses deux derniers albums Travaux Sur La N89 (2017) et Il Francese (2018) : sur Baby Love, les influences sont soul, disco, parfois blues. Sa voix inimitable est élégante sur des morceaux comme La Princesse Of The Cool et Le Reason Why, puis se fait un peu plus enjouée sur Rester Dans Le Monde. La production est scintillante et la qualité des textes reste toujours inégalée, ce qui donne un grand disque.


Nos favoris : Si Je M'attendais, Rester Dans Le Monde, La Princesse Of The Cool, Le Mec Qui Se La Donne





The Avalanches - We Will Always Love You


2001, 2016, et 2020 : les trois albums sortis par le duo électronique australien The Avalanches. Chacun d'eux est excellent et possède une énergie et une créativité inimitable. Mais celui-là, We Will Always Love You... il est différent. Le groupe utilise de nombreux samples (c'est un euphémisme - plusieurs centaines !) et collabore avec des légendes comme Johnny Marr (The Smiths), MGMT, Kurt Vile ou encore Rivers Cuomo (Weezer). Mais celui rend ce troisième album spécial, c'est sa beauté, son inventivité et surtout sa mélancolie. C'est un disque, malgré ses arrangements entrainants terriblement triste et nostalgique, basé sur la mort et l'au-delà, dont l'écoute ne va pas vraiment vous remonter le moral. Et pourtant, on ne peur pas s'empêcher de se le repasser en boucle.


Nos favoris : Gold Sky (feat. Kurt Vile), The Divine Chord (feat. MGMT & Johnny Marr), Wherever You Go (featuring Jamie xx, Neneh Cherry and Clypso), Song For Barbara Payton





Fontaines D.C. - A Hero's Death


Après avoir balancé une grosse claque à tout le monde avec Dogrel en 2019, les cinq Irlandais de Fontaines D.C. ralentissent un peu le tempo mais ne perdent rien en ambition. Les guitares sont puissantes, la batterie débordante et la voix intensément monotone de Grian Chatten donne vie aux excellentes paroles. Notre review complète ici.


Nos favoris : Televised Mind, A Hero's Death, A Lucid Dream, Sunny, No





Phish - Sigma Oasis


Phish est avant tout un jam band, mais sur Sigma Oasis, le groupe parvient à connecter chansons courtes et classiques avec de longues improvisations et des solos sensationnels. On sent quelques influences reggae et funk, voire un peu de hip-hop, une basse qui bouge bien et des refrains féderateurs comme sur Everything's Right ou A Life Beyond The Dream. Sorti au mois d'avril et donc en pleine pandémie, c'est un album profondément joyeux et optimiste, et même si les chansons datent de plusieurs années, certaines paroles sonnent très actuelles, comme ce Take off your mask/The fear's an illusion, so don't even ask dans le morceau-titre. On trouve aussi de belles ballades, la touchante Shade ou la luxuriante et entêtante Leaves. Finalement, ce disque est parfait pour découvrir l'univers de Phish.


Nos favoris : Leaves, Mercury, Everything's Right, Shade, Sigma Oasis




Fiona Apple - Fetch The Bold Cutters


Fetch The Bold Cutters est un peu le disque dont on avait besoin, on ne le savait juste pas encore. Ça faisait huit ans que Fiona Apple n'avait pas sorti d'album, et le résultat de cette longue attente est magistral : les treize titres sont d'une beauté absolue. Le disque a une vraie âme et on ne s'en lasse pas. C'est un chef-d'oeuvre. Rien d'autre à dire, il suffit de l'écouter pour comprendre.


Nos favoris : Cosmonauts, Shameika, On I Go, I Want You To Love Me





Taylor Swift - folklore



Alors oui, au départ, on n'avait pas prévu de placer Taylor Swift dans cette liste. Mais après la sortie de folklore, en août, on n'a pas eu le choix. Un an après Lover (2019), elle s'éloigne des chansons d'amour et de la pop synthétique pour s'approcher doucement du folk et même de l'indie rock, et c'est réussi. Folklore est un disque sincère et intime, un concept album remplies de vies anonymes (on pourrait le comparer au Nebraska de Bruce Springsteen), qui font écho à celle de Swift pour former une grande et magnifique histoire, portée par la douceur de sa voix. Les paroles poétiques sont mises en valeur par la superbe production d'Aaron Dessner (The National) et Jack Antonoff (Bleachers, Fun), sur des morceaux comme My Tears Ricochet, Seven ou Hoax, et l'apparition de Bon Iver sur Exile le rend absolument irrésistible. Bref, un grand, grand album. Et la pochette est magnifique, en plus.


Nos favoris : The Last Great American Dynasty, Exile (feat. Bon Iver), August, My Tears Ricochet




Benjamin Biolay - Grand Prix


Le premier single, Comment Est Ta Peine ?, un tissu sonore plein d'influences diverses, annonçait déjà la couleur : le neuvième album de Benjamin Biolay est rock, électro, inventif et surtout très beau. Un superbe hommage au monde de la Formule 1 et un des meilleurs disques français de l'année. Notre review complète ici.


Nos favoris : Visage Pâle, Comme Une Voiture Volée, Grand Prix, Souviens-Toi l'Eté Dernier





Jarv Is... - Beyond The Pale


Jarv Is..., c'est le nouveau projet de Jarvis Cocker, ancien de Pulp et véritable caméléon musical, tant il n'est jamais là ou on l'attend. Sur Beyond The Pale, sa voix marie l'élégance de Leonard Cohen et la créativité de David Bowie, sur un fond de pop électro intense et d'ambiances musicales rappelant les débuts de Pulp (notamment Separations, 1992). Des morceaux comme Must I Evolve? (enregistré en live) ou le single imparable House Music All Night Long sont de véritables pépites, avec un songwriting au sommet. Une vraie renaissance.





Bruce Springsteen - Letter To You


Six ans après son dernier opus avec le E Street Band, un an après un disque solo joliment soporifique (Western Stars), Bruce Springsteen regroupe tout le monde et offre un immense disque de heartland rock placé sous le signe de la nostalgie. L'énergie est restée telle qu'il y a quarante ans et certaines chansons comptent parmi les meilleures de sa carrière (Last Man Standing, Ghosts) : notre review complète ici.


Nos favoris : Ghosts, Janey Needs A Shooter, Last Man Standing, I'll See You In My Dreams




The Strokes - The New Abnormal


Au début, on connaissait les Strokes comme sauveurs du rock, au début des années 2000. Et puis ils se sont adoucis, rajoutant des synthés et des boîtes à rythme. Mais cette année, ils ont trouvé le parfait équilibre avec leur premier album en 7 ans, The New Abnormal. Les riffs sont efficaces, la voix de Julian Casablancas est plus nonchalante que jamais (quel charisme, ce mec), on retrouve des pointes d'électro (Eternal Summer ; At The Door) et des influences 80s (Brooklyn Bridge To Chorus). Les ballades amoureuses comme Selfless contrastent avec la nostalgie épurée de Why Are Sundays So Depressing, et le disque se termine sur un vibrant hommage à New-York, Ode To The Mets. En plus de ça, The New Abnormal est produit par le légendaire Rick Rubin. Que demander de plus ?


Nos favoris : Selfless, The Adults Are Talking, Ode To The Mets, Brooklyn Bridge To Chorus





Phoebe Bridgers - Punisher


Phoebe Bridgers est elle la meilleure songwriter de sa génération ? Oui.

Punisher est il l'album le plus touchant de l'année ? Oui, aussi. On dit souvent que le deuxième disque est le plus difficile à faire, et pourtant... il n'y a rien à jeter sur les onze chansons de Punisher. Kyoto et ses cuivres entrainants qui cachent des paroles extrêmement personnelles et splendides, est un des sommets de l'album, aux côtés de l'envoutante Chinese Satellite, la légèrement country Graceland Too, Garden Song et finalement tous les autres morceaux. C'est rare qu'un album studio soit tellement génial qu'il pourrait être un best of. Eh bien, Phoebe Bridgers l'a fait.


Nos favoris : Kyoto, Savior Complex, I Know The End, Halloween, Chinese Satellite




Bob Dylan - Rough And Rowdy Ways


Bob Dylan. Après cinquante-huit ans de carrière, il sort en 2020 un de ses meilleurs albums. Top 5, au moins. Un rythm'n'blues puissant, sombre et doté d'un groove inimitable. Le Barde semble enfin accepter son statut de légende et puise dans l'histoire du 20ème siècle pour se l'approprier et créer une oeuvre puissante et intemporelle. Notre review complète ici.


Nos favoris : Key West (Philosopher Pirate), I Contain Multitudes, Murder Most Foul, I've Made Up My Mind To Give Myself To You




Sorry - 925


Il y a quelques semaines, je n'avais jamais entendu parler de ce disque. Et puis j'ai appris que c'était le coup de coeur de Grian Chatten, leader de Fontaines D.C, et j'ai donc décidé de poser une oreille dessus. Et là, grande claque. 925 est le premier album du groupe Londonien Sorry et c'est un patchwork de rock indé, de garage, de pop et même de jazz. On démarre avec le saxophone envoutante et l'atmosphère un peu glauque de Right Round The Clock, qui laisse place aux voix éthérées de In Unison, et ainsi de suite. La douceur de Heather offre une pause folk parfaite avant le single post-punk oppressant More, puis l'album se conclut avec l'enveloppant Lies (Refix), porté par les voix élégantes d'Asha Lorenz et Louis O'Brien. Ce disque est complexe et ambitieux, et prouve que Sorry est un groupe à suivre.


Nos favoris : Right Round The Clock, As The Sun Sets, In Unison, Heather, More





Drive-By Truckers - The Unravelling


The Unravelling est le premier album des Drive-By Truckers depuis 2016, et c'est un disque profondément engagé et en colère. On alterne entre des ballades qui raconte des vies américaines (Rosemary With A Bible And A Gun) et des chansons plus énergiques et politiques, comme Thoughts And Prayers, sur le sujet des tueries de masse ou Grievance Merchants, à propos des suprémacistes blancs. La guitare et le piano sont à l'honneur dans un mélange de southern rock et de rock alternatif puissant qui fait du bien.


Nos favoris : Rosemary With A Bible And A Gun, Armaggedon's Back In Town, 21st Century USA, Grievance Merchants


Sufjan Stevens - The Ascension

En 2015, Sufjan Stevens avait sorti un chef-d'oeuvre avec le splendide Carrie & Lowell, une pépite folk d'une beauté saisissante. Et cinq ans plus tard, il revient, mais dans un style totalement différent : un enchevêtrement de synthétiseurs, de boites à rythmes et d'effets sonores divers, sobrement intitulé The Ascension. C'est un peu ce que l'on ressent en écoutant l'album, une sorte d'élévation, tant on est enveloppé par les nappes de synthés et la voix douce et éthérée de Stevens. Le single Video Game est assez représentatif de l'état d'esprit, plutôt pessimiste et honnête par rapport à sa vision du monde et des Etats-Unis comme sur la chanson America, ce qu'il explique dans une interview avec The Atlantic. Il faudra peut-être plusieurs écoutes pour l'apprécier comme il se doit, mais ça vaut le coup, je vous l'assure.


Nos favoris : America, Video Game, Make Me An Offer I Cannot Refuse, Sugar




Thundercat - It Is What It Is


Stephen Brunner, alia Thundercat, est un peu le meilleur bassiste actuel, et certainement un des compositeurs les plus intéressants du moment. Il le prouve avec son quatrième album, It Is What It Is, une symphonie jazz, funk et hip-hop complètement déjantée et carrément novatrice. Les paroles sont aussi réussies que les arrangements, et les nombreux slos qui parsèment ce disque ont quelque chose de magique. On passe du saxophone sophistiqué de Innerstellar Love aux accents funky de Black Qualls, de la douce How I Feel à la mélancolique It Is What It Is, dédiée à son ami Mac Miller décédé en 2018. Et on ne s'ennuie jamais.


Nos favoris : It Is What It Is, I Love Louis Cole, Black Qualls (featuring Steve Lacy, Steve Arrington and Childish Gambino), Dragonball Durag



Tim Burgess - I Love The New Sky


Le leader des Charlatans, groupe baggy des 90s, sort un disque de pop scintillante et joyeuse, plein d'optimisme et de vie. La production légère et aérienne, les excellentes chansons, bref : tout y est. On en parle avec lui dans notre interview, et puis notre review complète est disponible ici.


Nos favoris : Laurie, The Warhol Me, Timothy, I Got This





Sports Team - Deep Down Happy


En 2020, on peinait à trouver des groupes de rock jeunes et inventifs. Et tout à coup débarquent ces cinq jeunes de Cambridge avec un premier album, Deep Down Happy, un cocktail explosif aux guitares saturées, un enfant du punk et de la britpop et un disque qui remonte carrément le moral. La voix narquoise d'Alex Rice narre la vie de l'Angleterre de tous les jours avec ironie en soulevant quelques problèmes plus profonds, un peu comme Blur à l'époque Parklife, avec quelques riffs qui font penser aux Strokes et un timbre digne de Mick Jagger. En tout cas, Deep Down Happy est tout neuf et parfait pour faire la fête. Notre article sur le groupe ici.


Nos favoris : Here's The Thing, Lander, Born Sugar, Camel Crew, Here It Come Again




Paul Weller - On Sunset


Ahlala, Paul Weller. On ne sait jamais vraiment comment son prochain album va être : plutôt acoustique comme True Meanings (2018), plus rock comme Saturn's Pattern (2015) ou pop-électro comme Sonik Kicks (2012) ? Eh bien, non On Sunset mêle hip-hop, rock, blues et r'n'b, le tout avec classe et élégance comme le Modfather en a l'habitude. Notre review complète ici.

Nos favoris : Earth Beat, On Sunset, Village, Old Father Thyme, Rockets

 

Et vous, vos albums de l'année ?

 

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