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Review : Bob Dylan - Rough and Rowdy Ways

Le 27 mars, sur ses réseaux sociaux, Bob Dylan dévoile une nouvelle chanson "Murder Most Foul". Enfin, chanson, disons plutôt un intense spoken word de presque 17 minutes, centré sur l’assassinat de Kennedy et bourré de références aux événements culturels de ces années-là. C’est une véritable surprise pour tout le monde, première chanson originale de Dylan depuis huit ans et la première à atteindre le haut du Billboard. C’est aussi un signe annonciateur de son premier album depuis Tempest, 2012 : Rough And Rowdy Ways.



Je ne sais pas vraiment comment parler de ce disque autrement qu’en y allant morceau par morceau, donc je vais y aller morceaux par morceaux.

Le disque commence avec "I Contain Multitudes", deuxième single après "Murder Most Foul" une chanson calme, une réflexion sur la vie et la personnalité avec une guitare particulièrement belle. Dylan cite de nombreux artistes et personnalités : en vrac, Indiana Jones, Anne Frank, les Rolling Stones, Edgar Allan Poe ou Chopin. Ce 39ème disque commence très, très bien. Et ça continue : deuxième chanson, troisième single, c'est "False Prophet". Un blues à l'ancienne, avec un son comme si Keith Richards jouait la guitare. Les paroles sont assez énigmatiques, avec notamment les vers "I'm first among equals/second to none/i'm the last of the best/you can bury the rest".


"My Own Version Of You" semble un peu inspirée de l'histoire de Frankenstein (I've been visiting morgues and monasteries/looking for the necessary body parts) et est encore une incroyable chanson. Dylan chante vraiment d'une façon nouvelle, un peu dans un style de crooner et ça lui va très bien, surtout sur le morceau suivant : "I've Made Up My Mind To Give Myself To You" une chanson plus calme, avec de légers choeurs et un incroyable feeling jazz. A la première écoute, on pourrait penser que c'est une chanson d'amour, mais à la fin, Dylan semble parler de la mort et de l'éternité qu'il aura devant lui.




L'album continue avec "Black Rider", pleine de magnifiques petits arpèges de guitare, mais encore une fois très triste et mélancolique.

Et maintenant, une chanson énergique : "Goodbye Jimmy Reed", un bon vieux blues à l'ancienne avec encore une fois des paroles énigmatiques. Jimmy Reed était un des plus grands bluesmen de son époque et la chanson semble lui rendre hommage. C'est de loin la chanson la plus rock de l'album, et un des meilleurs de Dylan.

Ensuite vient "Mother Of Muses". Un peu dans le même style musical que "I Contain Multitudes" avec des guitares classique, c'est une des chansons avec les plus belles paroles de tout le disque.

"Crossing The Rubicon" est encore un blues, long et lent, avec des petites licks de guitare par Charlie Sexton, et c'est encore une fois un excellent morceau. Mais le meilleur, pour moi, c'est "Key West (Philosopher's Pirate)". Par son rythme et ses paroles, cette chanson coupe le souffle, neuf minutes calmes mais intenses, portées par la poésie de Bob Dylan.

Le premier disque se termine ici, et une seule chanson occupe le deuxième. Mais quelle chanson : "Murder Most Foul", la plus longue chanson de la carrière de Dylan. Des mots plus parlés que chantés, posés sur des violons envoutants et des magnifiques arpèges de piano. Au début, les cinq premières minutes, c'est peut-être un peu compliqué de se mettre dans l'ambiance, mais après quelques instants, on est comme hypnotisé. Cette chanson est un chef-d'oeuvre, indéniablement la meilleure de l'année.

Tout comme cet album, terriblement triste, mais terriblement beau. A 79 ans, il arrive encore à inventer et à écrire comme personne n'avait jamais écrit auparavant.

Vous aurez remarqué que je n'ai pas fait d'analyses détaillées des paroles ou de toutes les références qui parsèment le disque. C'est parce que ça ne sert à rien de parler d'un album comme ça. Un album comme ça, il faut l'écouter, c'est tout.

(Christopher Polk, Getty Images)


 

Bob Dylan - Rough And Rowdy Ways, disponible via Columbia Records, sur Spotify et Apple Music.

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