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Un an après, que devient le New Abnormal des Strokes ?

Le 10 avril 2020, les Strokes reviennent à la vie avec The New Abnormal : quatre ans après leur dernier EP, sept ans après le moyen Comedown Machine et dix-neuf ans après avoir redonné espoir au rock sur Is This It, le comeback du groupe se compose de neuf titres pour 45 minutes, le tout sous une pochette signée Jean-Michel Basquiat. Mais alors, un an après, le disque est il toujours aussi bon ?



Pour ceux qui ne suivent pas, The Strokes c'est d'abord le monumental Is This It, sorti en 2001 et qui va redonner ses lettres de noblesse au rock, au moins pour quelques années. Puis en 2003 sort Room On Fire, un second album pas aussi génial que le premier mais quand même franchement excellent, suivi en 2006 du sombre First Impressions of Earth. Ce disque plus travaillé, mais moins original, est assez mal accueilli par la critique et inaugure une pause de cinq ans pour les Strokes. En effet, il faudra attendre 2011 pour que la voix de Julian Casablancas résonne à nouveau accompagnée de synthétiseurs et de boites à rythmes sur l'expérimental Angles, album mésestimé mais pourtant pas si mal. Enfin, en 2013, il y aura Comedown Machine, bonnes chansons mais production assez catastrophique, et puis le très bon EP Future Present Past en 2016. C'est à la sortie de ce dernier projet que le groupe (enfin, surtout Julian) commence à écrire ce qui deviendra The New Abnormal.

En 2017, surprise ! Le père du guitariste Albert Hammond Jr. révèle que le groupe travaille avec le légendaire Rick Rubin, l'homme qui a produit Johnny Cash ou les Beastie Boys, pour créer leur sixième album. Tout cela commence à devenir intéressant...

C'est en 2019 qu'un premier extrait est dévoilé : les Strokes font leur grand retour sur scène, à Los Angeles, après deux ans d'absence et en profitent pour lancer un nouveau morceau, et pas des moindres : The Adults Are Talking. Un mélange électro-pop avec un des refrains les plus addictifs de tous les temps, porté par le falsetto parfaitement maitrisé de Casablancas, qui prouve que le groupe est en grande forme. Et puis il y a ce show du nouvel an, le 31 décembre 2019 à New-York : "The 2010s, whatever the fuck they’re called, we took ‘em off. And now we’ve been unfrozen and we’re back. (Les années 2010, ou comment on les appelle, on a fait une pause. Et maintenant, on a été dégelé et on est de retour)", balance Julian avant d'inaugurer une nouvelle chanson, la sublime Ode To The Mets. Ce n'est pas du tout une chanson à propose de l'équipe de baseball des New-York Mets, mais plutôt une ballade dream pop introspective sur la perte et l'amour, avec des arrangements carrément géniaux (surtout l'outro).

L'album et son titre prémonitoire sortira le 10 avril, c'est confirmé le 11 février sur les réseaux sociaux du groupe avec un premier extrait à l'écoute : At The Door, un morceau synthétique, quasi sans batterie, aux paroles bien déprimantes, bref, pas vraiment ce qu'on attend des Strokes. Les fans (et moi-même, d'ailleurs) et la critique ne sont pas vraiment convaincus, craignant un Comedown Machine épisode deux. Mais une semaine plus tard, le deuxième single Bad Decisions montrera que l'album sera carrément rock et que le groupe n'a rien perdu de son sens mélodique (même si le refrain ressemble fortement au Dancing With Myself de Generation X). Quelque jours avant la sortie du disque, il y aura le très 80s et immédiatement cool Brooklyn Bridge To Chorus, un titre groovy basé sur un synthé virevoltant avec un des meilleurs refrains de l'album (I want new friends, but they don't want me/They're makin' plans, while I watch TV...).


Enfin ! Nous sommes le 10 avril 2020 et en plein confinement, The New Abnormal sort , et on sait tout de suite que c'est un grand disque. D'abord, ce qui convainc, c'est la qualité des paroles et du chant de Julian Casablancas : on trouve des morceaux très personnels (At The Door, Not the Same Anymore) autant que des chansons d'amour (Selfless), des chansons sur sa relation avec son père (Bad Decisions)... Et sa technique vocale est superbe, capable de faire des envolées hallucinantes ou des mélodies immédiatement reconnaissables avec sa voix monotone. Un autre point fort, c'est que les chansons sont toutes bien. Toutes, sans exception et quelle que soit la façon dont on les écoute, sont des morceaux d'excellente qualité. Il n'y aucun titre jeter, même pas de longueurs ou de moments ennuyeux, ce qui assez rare sur un album de nos jours. Le jeu de batterie simple mais efficace de Fabrizio Moretti fournit un support parfait pour les lignes de basse de Nikolai Fraiture, toujours originales mais bien constantes, qui participent indéniablement au son des Strokes.

Mais ce fameux son des Strokes, c'est surtout les guitares qui l'apportent : Nick Valensi et Albert Hammond Jr. Parfois solistes, parfois rythmiques, les deux musiciens se partagent les solos et les riffs, ou alternent entre les deux. Dans The Adults Are Talking, on trouve des riffs en pizzicato, parfois agressifs, parfois légers, alors que sur Ode To The Mets, Hammond garde la même phrase à la guitare quasiment tout du long, tandis que Valensi ajoute un arpège. Bref, on ressent une vraie complicité entre Albert et Nick. C'est d'ailleurs peut-être ce qu'il faut retenir de cet album : vingt ans après ses débuts, le groupe a retrouvé sa cohésion et chaque membre amène sa part pour créer un disque grandiose, The New Abnormal. Et maintenant c'est sur, les Strokes sont de retour.

The Strokes - The New Abnormal, disponible via RCA/Sony Music

 

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