Après plusieurs semaines d’attente, voici la seconde partie de l’histoire des Who. Comment ça, vous n’avez pas lu la première partie ? Vous n’avez qu’a cliquer ici alors. Et maintenant, on s’attaque à la suite...
Roger Daltrey et Pete Townshend en Californie en 2016 | Harrison/Getty
Le premier article se terminait à la fin des années 60 avec l’album Tommy. À cette époque, et toujours actuellement, les Who sont connus pour leurs performances scéniques carrément hors normes. Pete Townshend en en est conscient, et il adore être sur scène et surtout l’énergie qui le lie au public. En constatant cela, il se met en tête de créer une expérience inédite qui s’appellera Lifehouse. Le projet aurait du être une tournée entièrement composée de titres inédits accompagnés d’effets lumineux et sonores qui auraient dû transcender le public et le groupe pour créer un moment d’euphorie tous ensemble. Eh oui, je déconnais pas quand je vous disais qu’ils se droguaient pas mal. Enfin, surtout Pete : petit à petit, plus personne ne comprenait où il voulait en venir, ce qui le mène à une dépression. En gros, l’histoire de Lifehouse présente un futur où le rock aurait été interdit et une voix raconterait des souvenirs liés à la musique, avec des morceaux inédits, etc. Malheureusement, on ne saura jamais à quoi ça aurait ressemblé puisque le projet ne vit jamais le jour, du moins pas sous cette forme... mais les chansons se retrouvèrent quasiment toutes sur le mythique album de 1971 Who’s Next. Tellement de classiques comme "Baba O’Riley", "Won’t Get Fooled Again" ou la magnifique "Behind Blue Eyes", entre autres. Du coup, on peut se dire que le projet Lifehouse aurait été incroyable avec ces chansons.
Musicalement, Who’s Next est un truc de dingue. On y retrouve des bons vieux rock comme les Who savent si bien les faire, et des instruments un peu moins évidents, à l’époque, comme le synthétiseur ou le violon, mais aussi des nouveaux effets sonores comme le bourdon dans "Won’t Get Fooled Again". L’album a été enregistré dans un camion aménagé en studio qui appartenait à l’époque aux Rolling Stones. Et comment parler de Who’s Next sans parler de sa fameuse pochette qui fait référence à 2001, L’Odyssée de L’Espace ? Ah ben voilà, j’en ai parlé.
L’album sera extrêmement bien accueilli par la critique et par le public. Il atteindra la 4ème place aux États-Unis et décrochera la première place au Royaume-Uni avec plus de 100’000 ventes ! À cette époque, le rock est au sommet et les Who aussi. Mais c’est une rude et longue période qui va suivre ce succès international. Le groupe avait déjà du faire face à quelques tensions entre les membres puis avec la maison de disques, et leur 6ème album, Quadrophenia, ne fera que les accentuer.
Personne ne sera satisfait de ce nouvel album : ni le groupe, ni la maison de disque, ni le public, ni la presse. La tournée de l’année 1973 est jalonnée de nombreux problèmes techniques et de problèmes de drogue et d’alcool, surtout pour Keith Moon qui déprime un peu suite à son divorce. En 1975, le groupe se met à travailler sur l’adaptation en film de l’album Tommy. Et même si le film reçut un bon accueil, ça ne suffit pas à faire repartir les Who. Le groupe sort le sombre The Who By Numbers, puis tente de revenir sous les projecteurs en 1977, sans grand succès. Après des années d’excès, le batteur Keith Moon meurt le 7 septembre 1978 à caude d’une trop forte dose de médicaments et d’alcool. Ce tragique événement se produit à un moment où Pete et les autres membres du groupe commençaient à reprendre du poil de la bête, ils étaient en fait en plein enregistrement d’un nouvel album, Who Are You.
Le groupe décide tout de même de repartir pour une autre tournée, avec un autre batteur. Mais encore une fois, un autre accident vient gâcher les festivités. Le 3 décembre 1979, le public attend à l’extérieur du Riverfront Coliseum de Cincinnati. Le groupe est à l’intérieur, en train de répéter au sein de leur cacophonie habituelle, mais les spectateurs pensent en fait que le concert a déjà commencé, et la foule se presse pour rentrer dans le Coliseum. Onze personnes mourront piétinées. Le groupe ne fut informé qu'à la fin de leur performance et ils furent marqués à vie.
Les deux disques qui suivront seront plus pop-rock, typique des années 80 qui démarrent. Face Dances et It’s Hard recevront un accueil plutôt mitigé. Le public et la presse ne retrouvent plus ce qui faisait le son des Who mais sans détester complètement le virage du groupe. La musique est différente, et l’époque a changée : les Who ont suivi. Ce n'est certes pas aussi bien que les premiers albums, mais on retrouve quand même pas mal de bonnes chansons. Malheureusement, ça ne suffit pas pour ressouder le groupe et les membres se séparent en 1982, se consacrant à des projets en solo (enfin, surtout Pete Townsend). Ils se reforment de temps en temps, pour des concerts par-ci par-là, mais sans sortir d'album.
Le bassiste John Entwistle décède en 2002, et on se dit alors que les Who, c'est vraiment fini.
C'est pourquoi tout le monde est pris par surprise quand, en 2006, le groupe annonce la sortie de Endless Wire, 24 ans après leur dernier disque. Musicalement, l'album est tdans le style des Who, avec une moitié qui est en fait un véritable opéra-rock. Ah, et la pochette est moche.
Le groupe enchaine les tournées pendant 13 ans, sans sortir d'album, puis en 2019 : Who.
C'est le titre de leur très attendu nouvel opus, qui n'atteint pas le niveau des classiques des années 70, mais contient de très bonnes chansons. Et cette fois, la pochette est réussie. On peut donc attendre un nouveau disque des Who, peut-être pour 2032 ?
Playlist :
Les indispensables :
My Generation - 1965
Tommy - 1969
Who’s Next - 1971
Aller plus loin :
The Who Sell Out - 1967
It’s Hard - 1982
The Who By Numbers - 1975
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