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Le déclin des Clash

Dernière mise à jour : 28 juil. 2020

Joe Strummer, Mick Jones, Paul Simonon et Topper Headon. Et puis Joe Strummer, Mick Jones et Paul Simonon. Et puis Joe Strummer et Paul Simonon, et après c’est fini.

Voici résumée en quelques lignes l’histoire des Clash, le groupe punk ultime, séparé en 1986 après 10 ans de bons et loyaux services. On ne va pas vous raconter toute leur épopée, c’est déjà suffisamment connu, mais juste le déclin du groupe, le moment ou les choses ont commencées à déraper.



En 1979, The Clash sortent London Calling, double album dont on a tellement parlé que ce n’est pas la peine que je vous raconte son histoire. Mais enfin, c’est tout de même un album quintessentiel du rock et un des meilleurs disques de tous les temps. Si vous ne l’avez jamais écouté, c’est le moment de le faire. L’album est un grand succès et le groupe commence à avoir du succès aux Etats-Unis, ce qui les amène à enregistrer leur quatrième album dans la foulée. Et si les Clash s’étaient déjà bien éloignés du son punk originel sur London Calling, eh bien ils s’en éloigneront encore plus sur Sandinista!


Les influences sont multiples : reggae, funk, calypso… et puis le disque ne comporte pas moins de 36 chansons, un triple-album, profondément engagé politiquement (comme tous les disques du groupe finalement) mais qui fut vendu au prix d’un simple par le groupe, pour qu’il soit accessible au plus grand nombre. Bon, évidemment, on ne trouve pas que des pépites sur Sandinista! : la face F, par exemple, est composée de remixes en version dub des autres chansons du disques, et elle est très clairement dispensable.

Mais le disque contient une des meilleurs chansons du groupe : "The Magnificent Seven", cinq minutes de hip-hop avant l’heure, avec une des meilleures lignes de basse de l’histoire de la musique. Les critiques ne seront pas aussi bonnes que pour London Calling, évidemment : pour les journalistes, l’idée générale était que Sandinista! aurait été beaucoup plus réussi si il avait été un double album, voire un simple. Mais tout de même, il vaut l’écoute, même si sa durée (2h25, ah oui quand même) peut faire peur au début.

A ce moment, les Clash sont donc composés du batteur Topper Headon, du bassiste Paul Simonon (à ne pas confondre avec Paul Simon, rien a voir), du guitariste et chanteur Mick Jones, et de l’autre guitariste et chanteur, l’indémodable Joe Strummer. Ils entament donc une tournée très intense pour soutenir l'album, et c’est là que les tensions commencent à se faire sentir : le batteur Topper Headon prend de plus en plus de drogues, leur nouveau manager Bernard Rhodes n’apprécie pas trop Mick Jones et essaie de monter Strummer contre lui, bref : les relations entre les membres du groupe ne sont pas vraiment au top. Attention, quand je dis "nouveau manager Bernard Rhodes", ce n’est pas tout à fait exact. Rhodes était le manager au début du groupe, avant son départ en 1978, et puis Strummer insiste pour qu’il revienne travailler avec le groupe, en 1981, afin de retrouver l'esprit punk des débuts. C’est donc plus ou moins le son des early Clash qu’on retrouve sur l’album sorti en 1982 : Combat Rock.


"Should I Stay Or Should I Go". C’est le standout track sur ce nouveau disque, le morceau qui tient le tout. C’est aussi un des plus connus (voire le plus connu) des Clash, un titre qu’on retrouvera 35 ans plus tard dans la bande-originale de Stranger Things. En somme, un véritable hymne dont le riff fut copié quasiment à la note près par One Direction en 2012.

Sur Combat Rock, les Clash reviennent aux bases : fini -ou presque- les influences jazz, latines… le groupe retrouve le son des débuts, en un peu plus commercial et moderne, avec une pointe de reggae. Parmi les meilleurs titres du disque, on peut citer Rock The Casbah, un des singles, Know Your Rights, qui rappelle les premières années et Straight To Hell, porté par la voix de Strummer et les effets sonores de Jones.

Bon, clairement, ce nouvel album est bien en-dessous de ses fabuleux prédecesseurs, mais on y retrouve pas mal de bons morceaux (en plus, la pochette est carrément cool. Les Clash ont tendance à faire des pochettes cool de toute façon). Malheureusement, c’est à ce moment que le groupe s’effrite : rien ne va plus entre les Clash.



Le premier à partir, c'est le batteur Topper Headon, peu avant la sortie de Combat Rock. A cause à ses problèmes d'addiction aux drogues en tous genres, il est viré en mai 1982 et rapidement remplacé par le tout premier batteur des débuts du groupe, Terry Chimes.

Le groupe entame sa tournée, porté par le succès de l'album et faisant la première partie de la tournée d'adieu des Who aux Etats-Unis, devant des stades remplis. Les Clash, qui dans la chanson "1977" criaient "No Elvis, Beatles or Rolling Stones in 1977" (Elvis les a entendu, apparement, il est mort cette année là) sont devenus tout ce qu'ils détestaient au départ : des rock stars, des stéréotypes.

Et le guitariste Mick Jones ne trouve plus sa place dans le groupe, ce qui amène à son départ en septembre 1983. Enfin, son départ, il a plutôt été viré par Strummer, sous l'influence du manager Bernard Rhodes. Il est remplacé carrément par deux guitaristes, Nick Sheppard et Vince White. Mais de toute manière, il valait mieux qu'il parte, parce que le groupe est sur le point d'enregistrer son pire album, Cut The Crap, sorti en novembre 1985.



Les sessions commencent début 1985, avec donc seulement deux membres originaux : le bassiste Paul Simonon et Joe Strummer. Les Clash sont à ce moment là un peu instable financièrement, et pour cette raison, l'album fut enregistré en partie dans des studios allemands, pour pas très cher, décision de Bernard Rhodes. C'est aussi lui qui est responsable d'un des grand maux de Cut The Crap : les boites à rythmes. On en retrouve sur plusieurs morceaux, ce qui confirme l'impression que le groupe n'est plus qu'une parodie de lui-même (mise à part le morceau "This Is England", vraiment pas mal), et la presse le ressent aussi : les critiques sont généralement mauvaises, l'album ne se vend pas très bien... bref, pas vraiment une fin en beauté pour les Clash. Eh oui, après 10 ans de rage et de fougue, le groupe se sépare en 1986, et cette fois, c'est vraiment fini. Chacun des membres part de son côté avec différents projets, plus ou moins réussis... mais c'est une autre histoire.

 

Et, vous quel est votre album préféré des Clash ? Vous êtes plutôt London Calling ou The Clash ?

Allez, à bientôt sur Stereo System !

 

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