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Iggy & Bowie, les étincelles


À l’occasion de la sortie du nouveau coffret collector regroupant les deux albums bowiesques d´Iggy Pop, voici un article retraçant un peu l’histoire commune de ces deux légendes de la musique.

Iggy & David sur la tournée The Idiot, 1977.(MediaPunch/Shutterstock/SIPA)


LE DÉBUT

L'histoire commence en 1971 : Iggy Pop et David Bowie se rencontrent au Max's Kansas City, un club et restaurant en plein New-York. A ce moment là, la carrière des Stooges tourne au ralenti : ils sont plus ou moins séparés, car Pop a de gros problèmes d’addiction. C'est grâce à Bowie qu’Iggy reprend son envol, car il décide de produire son prochain album.

David emmène donc l’Iguane en Angleterre en 1972, pour enregistrer. Mais une fois sur place, ils ne trouvent pas de musiciens rythmiques qui leur plaisent ! Iggy se met donc en tête de reformer les Stooges, et il le fait, malgré les tensions entre les membres, dues principalement aux problèmes d’addiction d’Iggy. L’album qu’ils enregistrent sortira sous le nom d’Iggy & The Stooges, et il s’appellera Raw Power : c’est un monument du rock. Rien que ça.


La pochette de Raw Power, 1973



Iggy et ses Stooges repartent donc sur la route en tournée, mais, après une bagarre entre les membres du groupe et des bikers après un concert, le groupe se sépare à nouveau en 1974. Et Pop se laisse de nouveau aller. Il replonge dans la drogue, est fauché et est obligé de vivre dans la rue. Heureusement pour lui, qui c’est qui vient à sa rescousse ? Gagné, c’est Ziggy Bowie.


THE IDIOT ET LUST FOR LIFE, BERLIN


Et oui ! Pendant qu’Iggy faisait carrément des séjours en hôpital psychiatrique, David sortit l’incroyable Station To Station en 1976. En pleine tournée, il oblige Pop à venir le rejoindre à Berlin. Et les deux, entre les concerts, commencent à écrire, à composer, et finalement, à enregistrer.


D’abord au château d’Hérouville, le préféré des rocks stars (Elton John, Pink Floyd ou T-Rex, ils ont tous enregistré là-bas), puis au Studio Musicland, à Munich, et enfin, le mix se finalisa à Berlin.

C’est donc en 1977 que le disque sort enfin : c’est le premier album solo d’Iggy Pop, il s’intitule The Idiot.


La pochette de The Idiot, 1977


Le disque mélange toutes sortes d’influences : le krautrock (Can, Neu!), l’électro (Brian Eno, Kraftwerk) et bien sûr le punk-rock, propre à Iggy. Il dira de l’album qu’il est "un mélange entre James Brown et Kraftwerk". En fait, l’influence funky se retrouve quasiment seulement sur un seul titre, "Sister Midnight", le premier du disque.

La patte de David Bowie se fait également sentir. En effet, en plus d’avoir produit le disque, il en a également co-écrit la grande majorité des chansons, mise à part "Sister Midnight". L’album fut bien accueilli par la presse et le public, permettant à Iggy Pop de revenir sous les projecteurs.

Les deux artistes recommencèrent à écrire et à composer juste après la fin de la tournée The Idiot, et ils décidèrent de le faire très rapidement : l’album fut prêt en quelques semaines. Et c’est donc le 29 août 1977 que sort l’album Lust For Life.

C’est sur cet opus qu’on retrouve quelques uns des titres les plus célèbres d’Iggy Pop. À commencer, bien sûr par "The Passenger". Cette chanson, dédiée à Jim Morrisson, est très certainement la plus connue de l’Iguane, en partie grâce à son riff très reconnaissable, mais ce n’est pas la seule : on trouve aussi "Tonight", qui sera un hit après que Bowie l’ait reprise en 1984, et puis le morceau éponyme, "Lust For Life" donc, dont le rythme de batterie sera repris par de nombreux groupes, notamment Jet, avec "Are You Gonna Be My Girl" en 2003.

L’album est, au niveau du thème, très différent de son prédécesseur. Quand The Idiot était très introspectif, avec les réflexions d’Iggy sur sa carrière et ses addictions, avec une ambiance très expérimentale, alors que sur Lust For Life, Iggy décide qu’il est temps d’envoyer du lourd.

Le disque est beaucoup plus rock’n’roll et surtout, beaucoup plus agressif. Et ça, les frères Sales n’y sont pas pour rien. Hunt à la batterie et Tony à la basse, ces deux là savent tout faire. Que ce soit le cocktail explosif du morceau-titre "Lust For Life" ou le groove en acier trempé de "Tonight", rien ne leur échappe. Ajoutez à cela les guitaristes Ricky Gardiner et Carlos Alomar, et on obtient ce qu’on appelle un groupe de première classe.

Bowie est aussi là, bien sûr, mais sa signature est plus discrète que sur The Idiot, il ne fait que produire, et jouer du piano, bien qu’il ait co-écrit la plupart des chansons (sauf, étonnamment, "The Passenger").

Avec Lust For Life, Iggy a réussi à combiner la fougue et les riffs flamboyants des Stooges avec l’intelligence et la minutie de The Idiot : le résultat, c’est son meilleur album.

Mais bien sûr, cette période dorée ne va pas durer.


Pochette de Lust For Life, 1977



LES ANNÉES 80

À la toute fin des années 70 et au début des 80s, Iggy Pop sort quelques albums qui ne rencontrent pas le succès. Malgré l’aide, encore une fois, de son ami Bowie sur l’album Soldier, en 1980, Iggy retombe dans ses vices, et ça ne s’améliore pas.


Bien que Bowie ait repris quelques unes de ses chansons en les transformant en tubes ("China Girl"en 1983 (originellement sur The Idiot) et "Tonight" en 1984 (originellement sur Lust For Life)), Iggy ne va pas mieux. En 1982, il sort son autobiographie et semble vouloir remettre sa vie en ordre. Mais c’est seulement en 1986 qu’il revient sur le devant de la scène, avec un gros contrat chez A&M, et devinez qui produit son nouvel album ? Je vous le donne en mille, c’est le Thin White Duke.


L’Oncle Bowie revient, malgré le fait que sa propre carrière soit aussi au plus bas, pour produire le nouvel album de l’Iguane, Blah-Blah-Blah. L’album contient le premier hit single de Pop, avec "Real Wild Child", mais malheureusement, le disque possède un son très "années 80" et daté, et est souvent considéré comne l’un des moins bons d’Iggy.

Qu’importe, il est de retour, et cette fois il n’aura plus besoin de l’aide de David Bowie. Depuis cette époque, il enchaîne les albums et les tournées en solo (et avec les Stooges, dans les années 2000), et il ne semble pas être prêt à s’arrêter.


Iggy à l’époque de Blah-Blah-Blah


LE NOUVEAU COFFRET

Le 29 mai 2020, Iggy Pop a donc sorti un coffret intitulé "The Bowie Years", et comme son nom l’indique, regroupe les albums et des concerts de cette époque.


Outre les deux albums produit par Bowie (si vous avez lu l’article, vous savez lesquels c’est ; mais au cas où, on parle de The Idiot et Lust For Life), on trouve un livret de 40 pages et 5 CD : l’album live T.V Eye, qui date de 1977, et puis quatre disques inédits. Le premier est composé d’outtakes, de démos et de raretés enregistré à l’époque des deux albums, avec des choses intéressantes, et d’autres moins intéressantes.


Le nouveau coffret, The Bowie Years

Et les trois autres, ce sont des lives : d’abord au Rainbow Theatre, à Londres, en mars 1977 ; à l’Agora de Cleveland, quelques jours plus tard ; et enfin, aux Mantra Studios de Chicago.

Les trois concerts proposent quasiment la même setlist, et malheureusement, la qualité n’est souvent pas au rendez-vous (comprendre : le son est souvent mauvais), mais le coffret vaut l’écoute !


N’allez pas l’acheter non plus, ça n’en vaut pas la peine sauf si vous êtes ultra-fans d’Iggy, mais certaines choses valent le coup !


Iggy en live à Manchester, 1977 :


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Sources : Allmusic, Wikipedia, Iggypop.com


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