Depuis 2015 et la sortie de leur premier album, le groupe genevois Quiet Island produit de la superbe musique, entre folk et alternative. Et ils méritent qu'on parle d'eux, donc faisons-le tout de suite !
En fait, le groupe existe depuis bien avant 2015 : les deux membres fondateurs, Julien Henchoz et Laurent Zito, se rencontrent dans les années 2000 et commencé à faire de la musique ensemble aux alentours de 2009. Au départ, ils se nomment The Postmen et leurs influences sont plutôt du côtés des sixties, Beatles etc. C'est à peu près au même moment qu'ils rencontrent la violoncelliste Louise Meynard (qui deviendra aussi bassiste par la suite). En trio, les Genevois arpentent les scènes de la région, mais c'est en 2012 que les choses vont commencer à évoluer.
Cette année est un tournant pour le groupe, qui voit l'arrivée d'un nouveau membre : Julien Dinkel, un multi-instrumentiste qui deviendra principalement le batteur des Postmen et qui permet d'ajouter de nouvelles dimensions aux compositions. Et puis, 2012, c'est surtout la sortie de leur premier album auto-produit Desert Of Joy.
Le son est indie-folk, voire country, les mélodies sont accrocheuses et les arrangements vocaux sont soignés, préfigurant ce qui deviendra plus tard la marque de fabrique de Quiet Island. J'en retiens surtout l'entrainant Down Down Down et le bluesy-country Mr. Wilson. Globalement, le niveau est très bon, mais ils n'ont pas vraiment d'identité propre. C'est par la suite que les choses changent véritablement.
En 2015, le groupe se renomme Quiet Island, ce qui annonce la direction qu'ils vont prendre avec leur album éponyme : un style un peu plus pop, plus expérimental et surtout plus complexe. Ils s'éloignent de la structure basique couplet/refrain pour aller vers des morceaux plus longs, comme le très beau Freedom Echoes - Return. Ce qui frappe aussi, c'est la maîtrise des voix, harmonisées à la perfection comme sur Lighthous ou Ante Meridiem, une vraie pépite de folk super bien produite.
Trois ans après, c'est au tour de Telescope de sortir, en octobre 2018. Cet album pousse encore plus loin l'expérimentation et témoigne de l'évolution impressionnante du groupe en quelques années : déjà, le disque est enregistré à Londres, aux studio de Wilton way, ce qui est tout de même la classe. Et puis les chansons, waw. Techniquement et artistiquement, c'est imbattable. Drunk, Swarm, Highway Signs, autant de grands morceaux qui méritent d'être mille fois plus connus. Sur Telescope, Quiet Island affirme son identité musicale et devient véritablement un excellent groupe. Ils n'hésitent pas non plus à partir dans des chansons plus longues, comme les quasi-huit minutes intenses de Snail Shell ou les sept minutes finales et somptueuses de M U M.
Le single Drunk rencontre un bon succès et gagne même un prix, mais ma personal favourite, c'est Starless Nights, la chanson d'ouverture qui met directement dans l'ambiance, douce mais énergique et fabuleusement bien produite.
Et en cette superbe année 2020, ils reviennent avec l'EP de cinq titre Solid, sorti le 25 septembre. Les compositions sentent bon la nature et la forêt, avec des titres aux mélodies relaxantes et aux voix sincèrement superbes, comme Natural ou Magnolias. Encore une réussite. Maintenant, on attend le prochain album !
Quiet Island - Solid, disponible via Red Brick Chapel
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