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Photo du rédacteurLorenzo Inno

Une brève histoire de la musique italienne

Dernière mise à jour : 23 oct. 2020

Le peuple italien excelle dans beaucoup de domaines, mais puisqu’on est sur Stereo System, c’est de leur musique qu’on va parler. Bien sûr, le thème est très large, donc il va bien falloir condenser ces centaines d’années de composition et d’écriture.



Commençons directement cette histoire au début du XVIIIème siècle avec un classique du classique, un chef-d’œuvre intemporel qui a marqué l’histoire de la musique : Les Quatre Saisons de Vivaldi, rien que ça. Ce virevoltant concerto de violon est un véritable bijou auditif qui s’apprécie toujours autant aujourd’hui. Bref, avançons dans le temps plus précisément à l’année 1847. C’est à ce moment que fut composé une musique qui représente littéralement l’Italie. Il s’agit de l’iconique hymne national Fratelli d’Italia, écrit par un jeune homme d’à peine vingt ans nommé Goffredo Mameli. Sans doute un des hymne nationaux les plus patriotiques et il suffit de voir des tifosi le chanter pour ressentir toute la force qui se dégage de ces puissantes cymbales, des agressives violons et des majestueuses trompettes, sans oublier les paroles. Dans un style similaire à la fin de ce siècle, on peut noter une autre composition emblème de l’Italie mais souvent utilisée de manière bien clichée (surtout dans les pubs). C’est La Donna è Mobile de Guiseppe Verdi, qui est aussi l’immense artiste auquel on doit la valsante Traviata. Les derniers instants du 19ème siècle voient naître la référence ultime en terme d’opera, la Tosca de Puccini, encore une fois une œuvre magnifique à découvrir ou redécouvrir. Eh oui, chez Stereo System on parle vraiment de tous les styles de musique (sauf la K-pop, il faut pas pousser) !


Une bonne vingtaine d’années s’écoulent durant lesquelles les italiens écoutent beaucoup de musique classique, surtout les classes aisées. La classe populaire se contente des chants traditionnels de leur région, qu’ils peuvent entendre lors de rassemblements sur la place du village, ou alors des thèmes religieux, le dimanche, à l’église. C’est dans ce contexte que le fascisme de Mussolini fait son apparition, à partir de 1925. Il ne censure pas vraiment le monde la musique, mais il martèle pas mal la population avec ses chants militaires. C’est en réponse à cela que les résistants créent des hymnes populaires, la très (trop) célèbre Bella Ciao par exemple. Le fascisme fera d’ailleurs fuir les familles de futures célébrités, comme celles de Ivo Livi, Iolanda Cristina Gigliotti ou bien encore Sergio Reggiani. mais vous les connaissez sous le nom de Yves Montand, Dalida et Serge Reggiani. Tous les trois auront les somptueuses carrière françaises et internationales que l’on leur connaît, mais ce n’est pas pour autant qu’ils oublieront leur pays d’origine : Yves Montand chantera souvent en italien (Bella Ciao, encore, par exemple), Dalida interprétera des chanson qui sentent bon l’Italie comme la pittoresque Gigi L’Amoroso ou la douce Love In Portofino. Serge Reggiani, lui, chantera la poignante Ma Liberté écrite par Georges Moustaki, qui raconte la fuite vers un pays libre et exprime à quel point la liberté est la chose la plus précieuse au monde. C’est une bonne occasion pour vous conseiller la discographie de Serge Reggiani, qui est vraiment sous-estimée selon moi.


Au sortir de la guerre, l’Italie détruite veut se changer les idées, et c’est les G.I américains qui vont leur apporter ce renouveau, en amenant jazz, blues, twist et rock n' roll sur le Vieux Continent. Mais le peuple italien ne délaisse pas pour autant ses artistes : la création du festival de Sanremo en 1951 en est la preuve. L’endroit devient très vite une pierre angulaire de la scène musicale italienne, et permet à beaucoup de grands artistes de se faire connaître, comme Peppino Gagliardi en 1972. Il chantera la douce Come Le Viole (Comme Les Violettes) et sa performance retransmise par la chaîne RAI le fera connaitre auprès de millions d'italiens.


Le Théâtre Ariston, ou se tenait le festival.



Et l’opéra, alors ? Eh bien, malgré cette vague de nouvelles sonorités anglophones, il n’a pas dit son dernier mot. Le géant ténor Luciano Pavarotti en est la preuve : dès 1961 il devient une référence dans le monde entier et enregistre des centaines d’œuvres se vendant par millions, avant de s’éteindre en 2007 au terme d’une carrière proprement époustouflante. Plus tard, c'est Andrea Bocelli qui unifie la pop et la musique classique avec Time To Say Godbye en 1992. C’est également dans les années 60 que commence la carrière de Paolo Conte. Il démarre en force : il compose, en 1968, le tube Azzuro pour son ami Adriano Celentano. Mais par la suite, Conte se dirigera vers l’univers du jazz, alors que Celentano plongera dans la "variété rock". Ce dernier chante la vie en Italie, les petits problèmes du quotidien et l’amour bien sur. D’ailleurs, devinez ce qui boostera leur carrière ? Eh oui, le festival de Sanremo, je vous avait dit qu’on y reviendrai et c’est pas fini. C’est en 1975 que sort un de ses titres phares, Svalutation. Il arrête la scène en 1994 avant de revenir pour deux concerts triomphaux aux arènes de Vérone en 2012. Parmi les femmes, Gianna Nannini, qui commence sa carrière en 1979 avec le tube America et sa pochette controversée est aussi une des figures du rock italien.

Revenons juste deux ans en arrière, en 1977. C’est cette année que sort LA chanson pop italienne qui marchera le mieux à travers le monde. Tout le monde la connaît, vous y pensez sûrement à l’instant : Ti Amo va faire d’Umberto Tozzi un des italiens les plus célèbres au monde et va surtout accroître leur réputation de grands romantiques. Le morceau est assez simple, mais c’est sûrement ça qui lui permet de dégager ce message tout aussi simple et universel qu’est l’amour. Alors, oui, c’est peut-être un peu sirupeux sur les bords, mais elle est toujours aussi agréable à écouter aujourd'hui. On peut déjà y entendre les discrètes influences d’un nouveau style de musique qui cartonne dans les pays anglophones. Les voix aigues et le synthétiseur en fond... La disco vient d’exploser, grâce à des groupe comme Earth, Wind & Fire, Boney M, ABBA et bien évidemment les Bee Gees, et la pop de la Botte ne va pas hésiter à prendre le pli et produire son propre sous-genre : l’Italodisco, dont Tozzi va profiter avec son album Gloria et plus particulièrement avec le morceau du même nom. Et la même année, ce bon vieux Peppino Gagliardi sort un de ses derniers tubes, Che Vuole La Questa Musica Stasera avant de tomber peu à peu dans l'oubli

C’est fou, il y a vraiment deux styles qui prédominent dans le paysage musical italien : d'un côté, les chansons sirupeuses de crooner pleines de violons et de piano comme celles de Gagliardi, Conte ou Toto Cutugno, et de l'autre, ou sinon des morceaux électriques et plus festifs, tels que ceux de Celentano, Gianna Nannini, ou Felicita, de Al Bano et Romina Power. Mais dans les deux cas, le thème se centre sur l'amour ou alors sur l'Italie elle-même. Dans ce dernier cas, le champion, c'est clairement Toto Cutugno. Il se fait découvrir en 1980, ou ça ? Eh oui, au festival de Sanremo où il interprète Solo Noi (qui fait partie de la première catégorie, piano et violons). C’est trois ans plus tard qu’il signera le tube de sa carrière et accessoirement l’hymne national officieux et bien cliché, L'Italiano. Bon, mais maintenant il va falloir arrêter de mettre du violon partout, ça suffit les Italiens !



Bref, c’est Toto qui va représenter l’Italie au concours de l’Eurovision de 1990 avec la puissante Insieme 1992. Vous vous en doutez, cette chanson ne fait pas dans l'originalité au niveau musical, mais elle permet à Cutugno de remporter le concours ! Trois ans avant, c’est Zucchero qui va exploser grâce à son album solo Blue’s qui puise dans les sources, ben, du blues. Pour une fois, il n'est pas issu du festival de San Remo, et ses influences sont assez inhabituelles, mais ça plait au public, puisque le disque se vend à plus d'un million d'exemplaires en Italie. 1993 verra la naissance d'une icône : Laura Pausini et son tube La Solitudine deviennent une des figures du paysage musical italien. L'année d'après, mais avec dix ans de retard au niveau du style, Sarà Perché Ti Amo de Ricchi & Poveri vient s'immiscer dans nos cerveaux et y restera jusqu'à la fin des temps. Bon, vous me direz, il y a pire. Dans les décennies qui suivent, la plupart des artistes de la première époque prenez leur retraite ou décèdent. L'Italie va également prendre le virage de la pop et du rap, en rangeant les violons et les guitares au placard.

 

Et voilà la fin de cette brève histoire de la musique italienne. Ce magnifique pays possède une culture musicale très vaste et ça vaut le coup de s'y plonger, en écoutant les artistes cités dans cet article. Vous allez y trouver votre bonheur. Grazie mille, alla prossima e buon ascolto !

 

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